MESSAGER
Le  pèlerin de Shikoku. En blanc, comme drapé d’un linceul, il  porte un chapeau conique. Une étole de couleur au cou. Son déplacement  est musical. Sa marche s'accompagne de rires de clochettes. 
Dans  le film ‘’La Rivière Fuefuki’’ de Keisuke Kinoshita, apparait parfois  dans l’obscurité une silhouette aux contours vaporeux. Son visage est  maquillé d'une lumière aveuglante. On ne distingue pas sa physionomie.  Le corps est raide et immobile. Elle se trouve toujours en retrait par  rapport à la scène principale. Témoin stoïque d’un drame. Sa présence  est associée à des scènes de combat qui préfigurent la mort. Et elle est  symboliquement signifiée par un tintement hypnotique identique à celui  mentionné plus haut. 
Voici  deux types de messagers. L’un est accompagné de la présence invisible  de Kōbō Daishi, moine légendaire fondateur du pélerinage de Shikoku. Il  vient en aide aux habitants et il apporte sa protection à ceux qui le  sollicitent. Le deuxième est le messager de la mort. Il n’est jamais loin  des champs de bataille.
L'un et l'autre enveloppent les âmes humaines de leur musique aérienne. Ces deux figures inversées à la frontière du visible et de l’invisible se reflètent dans le son des clochettes comme dans un miroir. Ce sont deux écritures spéculaires qui énoncent la même vérité, la non-substantialité de la vie humaine qui appartient à ce monde-ci et à bien d’autres, et qui ne peut être rattachée à aucun monde non plus.
L'un et l'autre enveloppent les âmes humaines de leur musique aérienne. Ces deux figures inversées à la frontière du visible et de l’invisible se reflètent dans le son des clochettes comme dans un miroir. Ce sont deux écritures spéculaires qui énoncent la même vérité, la non-substantialité de la vie humaine qui appartient à ce monde-ci et à bien d’autres, et qui ne peut être rattachée à aucun monde non plus.
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